
Les SMS, ces messages texte que l'on s'échange par téléphone portable, sont habituellement limités à 160 caractères. Mais sur certains téléphones, s'ils contiennent des caractères spéciaux (accent circonflexe, cédille, tréma...), la taille est réduite à 70 caractères. Au-delà, deux textos vont être envoyés et décomptés de leur forfait mobile
Difficile de reprocher aux nouveaux utilisateurs de bafouer la langue française dans ses échanges de SMS : écrire « tête d'oeuf » plutôt que « tet 2f » peut coûter plus cher ! Ces messages, dont les adolescents ne sont pas les seuls à être adeptes, sont de manière générale limités à 160 caractères. Un message plus long compte pour deux SMS sur la facture. Mais dès lors que l'utilisateur intègre des caractères spéciaux, la limite du message diminue de plus de moitié : elle passe à 70 caractères ! Au-delà, le message est donc facturé...deux fois...Et pour l'abonné, impossible de le savoir !
L'explication se trouve du côté des fabricants de téléphones. Les retours d'expérience qui sont parvenus à l'UFC-Que Choisir concernaient des appareils Apple et Samsung, mais ils ne sont sans doute pas les seuls. De fait, les mobiles sont capables d'envoyer des messages SMS d'une longueur de 1 120 bits (un « bit » représentant l'information binaire la plus élémentaire). Par défaut, chaque caractère constituant un message est « codé » en langage informatique sur 7 bits (Voir l'encadré ci-dessous). Une simple division donne la longueur maximale du message, 160 caractères. Seulement voilà, la table de codage sur 7 bits ne contient pas tous les caractères utilisés dans la langue française. On y trouve bien les 26 lettres de l'alphabet en minuscule et en majuscule, les chiffres de 0 à 9, le « @ », le « % » ou encore le « ä » et le « æ ». Mais pas le « ç », ni le « oe », ni le « â », ni même le « ë » tant usité dans les messages de « Joyeux Noël » qui font exploser les serveurs des opérateurs en fin d'année. « Dès lors que l'un de ces caractères est saisi, le plan multilingue de base ne pouvant plus être utilisé, le message doit être codé en UCS-2, de l'Unicode codé sur 16 bits », explique Patrick Andries, un spécialiste de ce langage informatique. Une nouvelle division s'impose : 1 120 bits pour 16 bits par caractère équivaut à... 70 caractères.
Utiliser des caractères autres que ceux contenus dans cette table oblige à passer au codage sur 16 bits, et réduit donc la taille des SMS de 160 à 70 caractères. Mais les fabricants peuvent choisir de remplacer un caractère par un autre. Le constructeur Apple semble par exemple avoir conservé le « Ç » alors que d'autres l'ont remplacé par « ç », plus fréquemment utilisé. Avec les téléphones de ces autres fabricants, les SMS peuvent donc atteindre 160 caractères.
Bien entendu cette information ne concerne pas les abonnés qui ont souscrit une offre mobile avec les sms illimités...Ceux-là peuvent échanger sans regarder !!!
Source : UFC Que Choisir, AFOM