L’arrivée de Free Mobile est depuis plusieurs mois critiquée essentiellement par les opérateurs mobiles tels qu’Orange ou Bouygues Télécom. Il est jugé responsable des plans sociaux mis en place chez les opérateurs comme SFR. Il est désormais le bouc émissaire du marché de la téléphonie mobile même si les clients se réjouissent du fait qu’il est cassé les prix et que grâce à lui ils ont pu réduire leur facture mobile avec des forfaits illimités à moins de 20€/mois et sans engagement. Aujourd’hui, c’est le gouvernement qui s’attaque au nouvel opérateur.
Dans une interview accordée au journal Usine Nouvelle, Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, accuse les choix faits avec le précédent gouvernement dans le secteur de la téléphonie des difficultés rencontrées par les différents acteurs du marché, entre autre l’attribution de la licence 4G à Free Mobile à prix réduit et ses tarifs à bas prix.
« La course au low-cost avec l’arrivée de Free a eu des conséquences sur les opérateurs, sur la sous-traitance, sur les fournisseurs. Et la situation d’Alcatel s’est aggravée : -40 % en un an en France. On ne peut le nier. Dans la téléphonie, nos prédécesseurs nous ont laissé un capharnaüm. Nous commençons à y remettre de l’ordre », explique Arnaud Montebourg.
Free Mobile est arrivé sur le marché de la téléphonie mobile avec un seul but : casser les prix. Une très bonne nouvelle chez les consommateurs, qui peuvent désormais profiter de forfaits Low Cost. Mais à quel prix chez les opérateurs mobiles ? En effet, les opérateurs mobiles ont du s’aligner sur ces offres pour ne pas perdre trop de clients en proposant de nouveaux opérateurs comme Sosh et B&You, mais les conséquences ont été la mise en place de plans sociaux chez SFR et Bouygues Télécom. Pour réduire les coûts, la délocalisation des centres d’appels s’est accentuée.
Corinne Erhel, députée PS, dénonce dans un rapport publié il y a quelques jours: «(les) conditions d’entrée d’un quatrième opérateur sur le marché du mobile qui a profondément bouleversé les modèles économiques ». Le gouvernement, faute de candidats pour des raisons financières, avait décidé de baisser le prix de réserve pour l’attribution de la licence de 620 à 230 M€. Ce qui permis à Free d'acquèrir une licence à un coût plus bas que ces concurrents.
Les opérateurs mobiles, du fait de leur réseau (les coûts d’entretien), de leurs boutiques, de leur service clients entre autres, n’arrivent pas à surmonter cette baisse de tarif fulgurante.
En effet, il a été beaucoup plus facile pour Free Mobile de mettre ses offres en place, du fait qu’il n’a pas eu les mêmes investissements à effectuer mais aussi car il étend son réseau et recrute des salariés pour son service client au fur et à mesure et profite du réseau mobile Orange déjà existant.
Selon l’ARCEP, autorité de régulation des télécoms, les revenus des opérateurs ont chuté de 5,9% au deuxième trimestre.
Ce phénomène, comme le souligne le rapport de la députée, ne va cesser de s’empirer car au fil des mois les clients vont finir leurs engagements et profiter de ces nouvelles offres à petits prix. Elle explique même que le secteur de la téléphonie est désormais en crise.
L’arrivée de Free Mobile est donc en double teinte d’un côté positif car il a permis au consommateur de réduire sa facture mensuelle et de ne plus être tenu par un engagement chez son opérateur et la création d’emploi dans le secteur mais le côté négatif est l’incidence chez les opérateurs déjà existants qui ont du licencier des salariés pour pouvoir s’aligner et proposer des offres Low Cost.