
Orange contre les équipements Huawei pour déployer la 5G en France
Orange, qui mène actuellement des tests 5G en Europe, travaillait jusqu’à présent avec les solutions d’Ericsson, Nokia et Huawei, et entendait monter en puissance en 2019 avant une commercialisation en 2020. Très récemment, l’opérateur français a confirmé à l’agence Bloomberg qu’il n’utiliserait aucun équipement Huawei dans le déploiement de la 5G dans l’Hexagone. Il ne s’interdit néanmoins pas d’utiliser le matériel du constructeur dans d’autres marchés.
Cette annonce intervient sur fond de méfiance internationale (Etats-Unis, Australie, Nouvelle-Zélande, Japon, Royaume Uni et Taiwan) à l’égard de l’équipementier chinois, et risque de limiter l’emprise de Huawei sur le marché hexagonal.
Bien qu’Orange détienne plus de 40% des accès Internet fixe et plus de 37% sur le mobile, cette décision ne bannit pas complètement l’équipement chinois en France. En effet, les principaux opérateurs, Altice et Bouygues Telecom, également méfiants, continueront d’utiliser des nœuds de réseau Huawei.
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Orange préfèrerait ne pas miser sur un seul équipementier
La vigilance reste donc de mise à l’aube de 2019, les opérateurs français restant frileux face au supposé risque de détournement des communications et des flux au profit des services de renseignement chinois. Au-delà de cela, selon le site Lightreading, Orange éviterait les solutions télécom end-to-end pour ne pas avoir à trop dépendre d’un fournisseur unique. L’opérateur préfèrerait s’appuyer sur des solutions provenant de plusieurs équipementiers.

Une page qui se tourne pour Huawei ?
La parenthèse européenne semble donc se refermer pour le fournisseur chinois qui ne ménageait pas ses efforts pour gagner des parts de marché dans le domaine des infrastructures.
Rappelons qu’Orange et Huawei avaient pourtant signé un partenariat en mars 2017 sur l’utilisation des technologies 5G du chinois. Alain Maloberti, directeur d'Orange Labs Networks, expliquait à l’époque : « Il est essentiel pour Orange de préparer l'évolution du réseau de la 4G à la 5G. Nous sommes ravis de collaborer avec Huawei sur des défis technologiques qui rendront possibles les usages futurs de la réalité augmentée et virtuelle, et amélioreront la performance de notre réseau mobile, dans le sens d’une très faible latence et d’un débit encore plus élevé, là où ça compte pour nos clients en Europe et en Afrique. »
Quelques mois après, le vent semble avoir tourné suite à l’appel des Etats-Unis de boycotter les solutions des équipementiers Huawei et ZTE pour des « raisons de sécurité ».
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