
Pourquoi des coupures des réseaux mobiles sont très plausibles ?
Déjà à l’origine d’une forte augmentation du prix de l’électricité, la crise énergétique qui secoue actuellement l’Europe pourrait avoir des conséquences beaucoup plus fâcheuses pour les ménages français. En effet, comme on l’a récemment appris, en cas d’insuffisance de ressources et d’hiver froid, Enedis et RTE, les deux entreprises publiques chargées du transport et de la distribution de l’énergie électrique pourraient être dans l’obligation de programmer des coupures de courant rotatives sur toute l’étendue du territoire.
De telles coupures pourraient notamment occasionner des interruptions de l’alimentation en électricité des antennes relais des opérateurs mobiles. Il faut en effet savoir qu’à cette étape, les sites techniques d’Orange, Free Mobile, SFR et Bouygues Telecom ne sont pas considérés par le gouvernement comme des sites « sensibles », comme c’est le cas par exemple pour les hôpitaux, ainsi que pour certaines catégories d’industrie. Lesdites coupures pourraient durer à chaque fois jusqu’à deux heures par zone.
Des batteries pour assurer le relais ?
En l’état actuel, les antennes relais des réseaux mobiles sont toutes équipées d’une batterie qui leur permet de continuer à fonctionner pendant 30 minutes en cas d’interruption de la fourniture d’électricité.
Sachant que les coupures tournantes pourraient durer jusqu’à deux heures dans une même zone, il est alors possible que certaines antennes finissent par s’éteindre, rendant le réseau mobile inaccessible ou de mauvaise qualité dans la zone pendant un laps de temps. Dans ces cas, le salut pourrait alors venir d’une autre antenne proche encore alimentée.
Quelles sont les solutions envisagées ?
Naturellement, face à des perspectives aussi désastreuses, les opérateurs ne restent pas les bras croisés. A travers la Fédération Française des télécoms, ils ont en effet entamé des négociations avec Enedis et le Gouvernement afin que leurs sites soient ajoutés à la liste des sites sensibles pour éviter toute coupure. Cependant, une telle issue est, à l’heure actuelle, peu évidente.
Cela n’empêche toutefois pas Orange de faire un lobbying actif afin qu’un maximum de ses sites soient mis à l’abri. Reste à voir si cette démarche aboutira. En attendant, l’opérateur historique et ses concurrents militent également ensemble pour une meilleure gestion de la programmation des coupures. En effet, à cette étape, Enedis annonce ne pouvoir informer à chaque fois les opérateurs mobiles des zones concernées par le délestage rotatif que la veille des coupures. Ce qui ne laisse qu’une très petite marge de manœuvre pour organiser une continuité, même relative, du service.
Réduire au maximum les usages inutiles pour mieux faire face
Dans le contexte actuel, diverses mesures de sobriété sont envisagées, et même déjà prises pour certaines, par les opérateurs mobiles. Afin d’alléger le réseau électrique, Orange prévoirait ainsi d’utiliser plus régulièrement les batteries présentes dans les dispositifs des installations de son réseau fixe. L’opérateur évoque plus précisément des basculements d’une heure par jour, de façon à économiser ainsi 20 MW sur ce laps de temps. Chez Free, on envisage une réorganisation de ses bandes de fréquence afin de pouvoir en éteindre certaines pendant la nuit. Economie potentielle réalisable : plus de 10% par site. Espérons que ces mesures de sobriété, ainsi que toutes les autres qui les accompagneront permettront d’éviter un délestage tournant sauvage, et donc, une interruption des réseaux mobiles.